Fox city, film documentaire, 25 min.

À Londres, près de quinze mille renards habitent la ville. De recherches en rencontres, j’ai suivi leur piste dans la forêt de bitume.

Avant-propos :

À Paris, il y a les rats surmulots et les pigeons bisets. À Sydney, il y a les cacatoès et les opossums. Il y a des milliers de raton-laveurs à Toronto, des loutres à Singapour. Il y a des sangliers à Berlin, Rome et Barcelone. Des léopards à Mumbai. Il y a des chats sauvages à Athènes, près de mille deux cents cerfs dans la ville de Nara, au Japon. Il y a un million d’écureuils à New York, quatre mille coyotes à Chicago, des troupeaux de dindons sauvages dans la banlieue de Boston… Partout dans le monde, certaines espèces animales se sont adaptées aux environnements urbains. Nourriture en abondance, eau, températures plus stables, cachettes, peu ou pas de prédateurs… Face à des habitats naturels qui se dégradent, des villes qui s’étendent toujours plus, elles parviennent à y trouver refuge.

Fox City, c’est un documentaire vidéo sur les renards urbains qui vivent à Londres. C’est le cas d’étude que j’ai choisi pour aborder le sujet de la place du vivant en ville.

J’ai choisi Londres et les renards pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’était l’occasion de me confronter à une faune urbaine que je ne connaissais pas, à seulement deux heures et quart de train de Paris, dans la ville où ma sœur Adèle habite depuis plusieurs années. D’autre part, le renard, contrairement au rat, est généralement apprécié des populations. Il a un capital sympathie plus élevé. C’est un personnage de contes réputé, un des plus récurrents des fables de la Fontaine. Observer le renard à Londres, c’était aussi l’occasion d’étudier l’influence de la culture, des mythes, dans notre rapport aux animaux.

J’ai donné à mon mémoire la forme de documentaire vidéo. C’est un médium que je tenais à explorer lors de mes études, et qui se couplait bien avec la méthode de recherche que j’avais choisie : l’enquête de terrain. Après une première phase de recherches préliminaires sur les renards urbains, de lectures théoriques sur la faune en ville, sur le rapport humain-animal, je me suis rendue à Londres. Munie d’une caméra GH5, d’un micro-cravate, d’un trépied, de mon carnet de bord, de quelques idées de réalisation, j’y ai mené l’enquête sur ces renards urbains.

Bon visionnage !